A l’oeuvre pour une loi interdisant les armes chimiques

A l’occasion d’un point de presse organisé le 14 décembre 2018, le président de l’ANIAC a déclaré qu’un avant-projet de loi est transmis au gouvernement et porte interdiction des armes chimiques. De même, une politique nationale sur la gestion des produits chimiques est en projet.

Au Togo, le concept d’armes chimiques n’est pas encore compris par le grand public. La plupart pense que les armes chimiques ne relèvent que du domaine de l’armée et pour d’autres encore, les pays en développement comme le Togo ne saurait être détenteur ni utilisateur de ce type d’armes. Une compréhension qui est loin de la réalité.

Selon les explications du Président de l’ANIAC-Togo, Pakoupadi Boyode, une arme chimique est une manipulation de propriétés toxiques de tout produit chimique dont l’usage irresponsable peut causer dommage à la santé de l’homme ou entraîner la mort. A ce sujet, il faut faire remarquer que plusieurs groupes non-étatiques disposent aujourd’hui des produits chimiques et procèdent à une utilisation irresponsable. Le Togo ne fait pas l’exception.

Sensibilisation et renforcement de capacités au sujet des armes chimiques

C’est pour cette raison que depuis son institution, l’ANIAC-Togo ne cesse de développer des collaborations avec les acteurs impliqués dans la gestion des produits chimiques. Selon le Secrétaire Permanant de l’ANIAC, Dr Tchein Ninkabou, cette structure étatique développe également des stratégies ayant trait à la sensibilisation sur les effets désastreux de ces produits, au renforcement de capacité des acteurs œuvrant dans le secteur de la chimie et du cadre législatif et surtout à la création d’une base de données sur les installations utilisant les produits chimiques.

L’ANIAC a déjà eu à visiter l’Institut national d’hygiène, le Laboratoire de Chimie du ministère des mines et de l’énergie, la Direction de la Société d’Administration de la Zone Franche (SAZOF), les laboratoires de la Faculté des Sciences, de l’Ecole supérieure d’agronomie, de l’ESTBA et de l’ENSI à l’Université de Lomé. La Direction technique de Lomé Container Terminal a été également visitée.

Il ressort de ces visites, indique le Président de l’ANIAC, que la plupart des structures font face au manque d’infrastructures de stockage des produits chimiques, au problème du système d’évacuation des eaux de laboratoires, au non-respect des mesures de sûreté et de sécurité, au problème de destruction des déchets chimiques, etc.

Au-delà des visites, l’ANIAC-Togo a fait le tour des régions du Togo pour sensibiliser les populations sur les effets désastreux des produits chimiques et les mesures de protection et de prévention. Une tournée qui a permis à l’institution d’échanger avec les populations sur les risques liés à l’utilisation des produits chimiques dans les domaines de l’agriculture, de la santé, de la recherche, des ménages, des cosmétiques, de la construction, etc. Des ateliers de renforcement de capacité ont également été organisés.

Bientôt une loi portant interdiction et un cadre de politique nationale

A présent, l’ANIAC-Togo estime nécessaire le contrôle des armes chimiques et leur utilisation dans le pays. Elle vient de proposer un avant-projet de loi qui sera soumis au gouvernement pour adoption prochaine.

« Il devient impérieux voire obligatoire à notre pays de disposer d’une loi qui régule toutes les activités liées aux produits chimiques. Dans cette perspective, l’ANIAC vient de valider l’avant-projet de loi portant interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et leur destruction au Togo. Ce texte constituera la base juridique en complément du code pénal pour une meilleure harmonisation et une coordination de toutes les activités liées aux produits chimiques », a déclaré Pakoupati Boyodé.

Le président de l’ANIAC-Togo a mis les togolais en garde contre un produit vendu par des jeunes ambulants et qui appelé Djaara ou soukoudaï. Pour le Prof Boyodé, il s’agit du chloroforme mélangé à l’eau et qui provoque des effets très nocifs pour les organes de l’homme, un produit toxique à long terme qu’il ne faut plus prendre. Il a appelé le gouvernement à l’interdire purement.

Par ailleurs, l’ANIAC appelle aux appuis des partenaires techniques et financiers du Togo pour l’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale du Togo sur la gestion des produits chimiques.