L’OIAC pourra désormais désigner les auteurs d’attaques aux armes chimiques
Les États-membres de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), réunis ce mercredi 27 juin à La Haye, ont accordé à l’organisation le pouvoir d’identifier les auteurs d’attaques chimiques.
L’OIAC pourra désormais désigner à l’issue de ses enquêtes les responsables d’une attaque chimique. Lors d’un vote à huis clos au siège de l’OIAC à La Haye, 82 pays ont voté en faveur du projet et 24 s’y sont opposés, a annoncé la diplomatie britannique.
« L’OIAC dispose désormais d’un pouvoir supplémentaire crucial, non seulement pour déceler l’utilisation d’armes chimiques, mais aussi pour pointer du doigt l’organisation ou l’État » suspecté d’être derrière ces attaques, s’est félicité le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. « C‘est crucial si nous voulons décourager l’emploi de ces armes infâmes », explique-t-il.
« Une vraie victoire contre l’impunité et pour notre sécurité », a estimé l’ambassade de France sur Twitter.
La proposition, à l’initiative du Royaume-Uni, était soutenue par la France et les Etats-Unis notamment. Les Britanniques avaient demandé cette session extraordinaire de l’OIAC quelques semaines après l’empoisonnement par un agent innervant de l’ancien agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille en Angleterre. Une attaque chimique que Londres a attribuée à la Russie.
« « Déception » est peut-être le mot du jour. Le Royaume-Uni a-t-il présenté des preuves tangibles dans la soi-disant affaire Skripal? Non. Ils ont embrigadé leurs alliés dans une campagne flagrante contre la Russie. Maintenant, ils essaient d’entraîner l’OIAC dans leur petit jeu », a tweeté ce mercredi l’ambassade de Russie aux Pays-Bas.
La Russie et la Syrie y étaient opposées ainsi que l’Iran. La Syrie a également été accusée d’avoir mené des attaques chimiques, notamment en avril dernier dans la Douma. Des accusations portées par les Casques blancs via les réseaux sociaux. Des accusations dénoncées par la Russie, qui a accusé les sauveteurs bénévoles d’avoir mis en scène cette attaque. Et des accusations qui ont conduit à des frappes coordonnées des Etats-Unis, da la France et du Royaume-Uni en Syrie dans la nuit du 13 au 14 avril 2018.