Validation des fiches réflexes au profit des primo intervenants lors d’un incident de produit chimique
Aujourd’hui, le monde est confronté au risque permanent de voir proliférer les armes de destruction massive et leurs vecteurs. Les incidents impliquant des armes, notamment chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) restent une réelle menace pour les populations à l’échelle mondiale. Dans un monde de plus en plus interconnecté, une prévention et une réaction efficaces dépendent d’une coopération entre les acteurs nationaux dans l’échange de meilleures pratiques et le renforcement des capacités techniques et opérationnelles pour faire face à ces menaces.
Ces menaces chimiques, biologiques et radiologiques sont de nos jours, une source de grande préoccupation des Etats et un grand défi à relever dans la sphère des échanges commerciaux. La complexité des systèmes de transport multimodal, les contraintes y relatives et les exigences de sécurité et de sûreté sont autant de facteurs que les Etats doivent prendre en compte au plan national.
A côté de ces facteurs, il a également une implication des acteurs clés, notamment les primo intervenants (Sapeurs-pompiers, les forces de la défense et de la sécurité), la Douane, les structures de coordination et de gestion (ANIAC, ANPC, ANGE), les Concessionnaires et les Transporteurs, etc.
Pour une meilleure adhésion et une harmonisation des actions entre les acteurs, il faut impérativement disposer d’un canevas d’actions et de consignes à respecter, d’où l’importance des fiches réflexes. A ce sujet, la disponibilité de certaines informations est capitale pour la réussite d’un programme de gestion des produits chimiques. Dans l’idéal, les informations doivent être précises, validées et mises à jour.
En matière de gestion des incidents liés aux produits dangereux, les fiches réflexes seront utilisées pour identifier la nature des produits en question, évaluer les dangers et prévoir les mesures de sécurité. Les informations à examiner dans un tel contexte doivent tenir compte des dangers encourus, la classification et l’étiquetage (SGH) et l’évaluation de l’exposition et des risques.
A ce niveau les acteurs agiront dans une perspective de réduction des risques. La réduction des risques liés aux produits dangereux fait appel à une grande variété de mesures visant toutes à limiter les effets néfastes sur la santé et l’environnement. Il est ainsi possible de limiter la disponibilité, ou la dangerosité inhérente, des substances concernées ou de contrôler la nature et l’étendue de l’exposition.
Le problème devient plus complexe lorsque les accidents de transport impliquent les matières chimiques. A ces incidents s’ajoutent aussi les risques de manutention et de stockage desdites marchandises. Les cas d’accident de transport de produits chimiques sont légions dans le monde et dans la sous-région ouest africaine, comme en témoignent les incidents ci-après :
- L’explosion d’un gazoduc à Ghislenghien (Belgique) en 2004 a fait 24 morts et plus de 150 blessés entraînant plusieurs millions d’euros de dommages matériels ;
- L’explosion d’une citerne d’ammoniac à Dakar (Sénégal) en 1992 entraîna la mort de 129 personnes et en blessa 1150 autres ;
- L’explosion d’un camion-citerne rempli d’essence, dans la nuit de dimanche à lundi le 06 mai 2019, a fait 58 morts et des dégâts matériels près de Niamey, au Niger ;
- L’accident de camion, le 25 mai 2019, transportant du cyanure de sodium avec déversement près de Bafilo (Assoli) ;
- Cargaison d’acide sulfurique sur le site de Togo Terminal Bolloré au Port Autonome de Lomé ;
- L’arrivée d’un navire porte conteneur, au Port Autonome de Lomé, avec un conteneur renfermant l’acide chlorhydrique qui s’écoulait très lentement.
Si des accidents majeurs de transport de matières dangereuses ne sont pas fréquents au Togo, leurs conséquences sont généralement très graves : risques de contamination, dommages matériels et environnementaux, pertes économiques énormes. Le Transport des Marchandises Dangereuses (TMD) s’effectuant par voies routière, ferroviaire, navigation interne, maritime ou aérienne, nécessite une interaction entre les acteurs, dans la perspective de minimiser les risques pour les populations, leurs biens et l’environnement.
Cette disposition répond au souci de promouvoir le bien-être socioéconomique, comme le stipulent les axes deux (02) et trois (03) du Plan National de Développement (PND) relatifs à la consolidation des secteurs agricole, industriel et social.
Au Togo, l’établissement d’un mécanisme pour la gestion des risques liés aux incidents chimiques dans un contexte impliquant l’intégralité d’une chaîne logistique s’avère nécessaire et capital. Cette synergie ne peut être effective qu’à travers des rencontres, telles que l’organisation d’un atelier qui réunira toutes les différentes parties prenantes au transport des produits dangereux.
Dans un tel contexte, la responsabilité revient à l’Autorité Nationale pour l’Interdiction des Armes Chimiques (ANIAC-TOGO) d’organiser cet atelier qui cadre bien avec ses missions. En effet, répondant aux obligations de la Convention sur l’Interdiction des Armes Chimiques (CIAC), le gouvernement Togolais a créé, le 04 novembre 2015 par Décret N°2015-082/PR, l’ANIAC-TOGO.
A cet égard, l’une des missions de cette structure est d’assister les primo intervenants lors des incidents liés aux produits chimiques de mieux se protéger et d’intervenir dans les règles de l’art, en mettant à leur disposition les fiches réflexes dédiées aux produits chimiques. Pour ce faire, il serait important d’envisager deux rencontres, notamment la réunion des membres de la commission Sensibilisation, le Bureau et les acteurs clés issus des Sapeurs-pompiers, la Gendarmerie et la Police pour l’élaboration des fiches réflexes et celle des acteurs concernés pour la validation et sur les mesures appropriées d’utilisation de ces fiches reflexes. Les deux rencontres auront respectivement lieu du 16 au 18 septembre 2020 au siège de l’Autorité et la deuxième, les 1er et 02 octobre 2020 à l’Hôtel Amoukadi sis à Adéticopé.
L’objectif général visé par ces deux rencontres est d’élaborer et de valider les fiches réflexes.
A ce titre, la première vise à élaborer le contenu des fiches et impliquer les primo intervenants. Quant à la seconde elle permettra d’étudier et de valider les fiches. Elle permettra également d’établir le fichier des primo intervenants et le système d’alerte afférent aux interventions.
A l’issue de ces rencontres :
- Les fiches réflexes sont élaborées et validées avec l’ensemble des acteurs;
- Les différents responsables sont informés et outillés sur les bonnes pratiques en matière de protection individuelle et collective en face d’un incident ;
Pour la première rencontre, il faut une implication directe des délégués issus du corps des Sapeurs-pompiers, la Douane, la Gendarmerie, la Défense et la Police, etc.
S’agissant de la deuxième rencontre il faut impliquer les représentants des départements et structures ci-après :
- Sapeurs-pompiers ;
- Douane ;
- Gendarmerie ;
- Défense ;
- Police ;
- Ministère des Infrastructures et des Transports,
- Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales;
- ANGE ;
- TVT (équipe de couverture médiatique);
- PAL (Capitainerie, LCT, Bolloré) ;
- SALT;
- Société Togolaise d’Entreposage (STE) ;
- ANPC ;
- ASOZOF ;
- Préfecture Maritime ;
- Direction des Affaires Maritimes ;
- STEA ;
- (11) Membres de l’ANIAC ;