Élaboration et validation du Guide sur le transport des Marchandises dangereuses par voie routière au Togo
Le Transport des Marchandises Dangereuses (TMD) est devenu de nos jours, une source de grande préoccupation des Etats et un grand défi à relever dans la sphère des échanges commerciaux.
La complexité des systèmes de transport multimodal, les contraintes et les exigences qu’ils doivent satisfaire en termes d’efficience, de sécurité et de sûreté de fonctionnement sont autant de facteurs que les acteurs du transport dans une chaîne logistique doivent prendre en compte.
Face au caractère transversal et l’absence d’une partie prenante appropriée pour assurer le contrôle et le suivi du transport, de nouvelles sources de vulnérabilité ont émergé dans les pays en développement comme le Togo. Ces vulnérabilités sont de plus en plus redoutées à cause des actes frauduleux qui exploitent les modes de transport pour le trafic de produits illicites ou particulièrement pour faciliter des actes terroristes. Le problème devient plus complexe lorsque les accidents de camions transportant des produits dangereux s’ajoutent aux risques de manutention des marchandises. Il convient de rappeler que les cas d’accident de transport de ces produits sont légions dans le monde et dans la sous-région ouest africaine, comme en témoignent les cas ci-après :
- Les explosions de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth (Liban), survenues le 4 août 2020 ont provoqué des dégâts humains et matériels considérables à travers la ville et parmi les navires mouillant au port. selon un bilan provisoire, l’explosion aurait fait au moins 171 morts et plus de 6 000 blessés, dont 120 dans un état critique. Entre 30 et 40 personnes sont toujours portées disparues. Les dégâts matériels sont estimés à plusieurs milliards de dollars ;
- L’explosion d’un gazoduc à Ghislenghien (Belgique) en 2004 a fait 24 morts et plus de 150 blessés entraînant plusieurs millions d’euros de dommages matériels ;
- L’explosion d’une citerne d’ammoniac à Dakar (Sénégal) en 1992 entraîna la mort de 129 personnes et en blessa 1150 autres ;
- L’explosion d’un camion-citerne rempli d’essence, du 06 mai 2019, a fait 58 morts et des dégâts matériels près de Niamey, au Niger ;
- L’accident de camion, le 25 mai 2019, transportant du cyanure de sodium avec déversement près de Bafilo (Assoli), etc.
Même si les accidents majeurs de transport de matières dangereuses ne sont pas fréquents au Togo, leurs conséquences sont généralement très graves : risques de contamination, dommages matériels et environnementaux, pertes en vies humaines et économiques.
Le transport des marchandises dangereuses (TMD) s’effectuant par voies routière, ferrée, fluviale, maritime ou aérienne, nécessite une interaction entre les acteurs togolais, dans une perspective de prévenir les risques pour les populations, les biens et l’environnement afin de promouvoir le bien-être socioéconomique, comme le stipule l’axe 2 du Plan National de Développement (PND) relatif au développement de pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives.
Au Togo, l’élaboration d’un guide dédié au transport des marchandises dangereuses par voie routière et l’établissement d’un mécanisme de gestion de leurs risques dans un contexte impliquant l’intégralité d’une chaîne logistique s’avère nécessaire et capitale. Cette synergie ne peut être effective qu’à travers une coordination entre toutes les différentes parties prenantes et une bonne gestion des défis liés au transport des marchandises dangereuses.
Dans un tel contexte, la responsabilité revient à l’Autorité Nationale pour l’Interdiction des Armes Chimiques (ANIAC-TOGO) de créer un cadre de réflexion autour des enjeux et de la problématique liée au TMD.
En effet, répondant aux obligations de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, le gouvernement Togolais a créé, le 04 novembre 2015 par Décret n 2015-082/PR, l’ANIAC-TOGO qui a pour but de lutter entre autres, contre les risques liés à la gestion et au transport des produits dangereux sur toute leur forme sur le territoire Togolais.
A cet égard, l’ANIAC-TOGO se propose d’organiser un « Atelier national d’élaboration et de validation du Guide sur le Transport des Marchandises Dangereuses par voie routière au Togo » qui se déroulera en deux phases, notamment l’élaboration et la validation du Guide.
Les deux phases auront respectivement lieu du 28 au 30 octobre 2020 au siège de l’ANIAC-TOGO et les 12 et 13 novembre 2020 à Kpalimé (Hôtel du 30 août).